L’accompagnement thérapeutique aux Garances est fondé sur les bases théoriques et pratiques de la psychothérapie institutionnelle et systémique.
Nous nous inspirons de ces modèles pour créer un lieu de vie d’échanges et de rencontres où les bénéficiaires sont accueillis, soignés et considérés comme appartenant à un tout. Ce « tout » empreint d’histoires singulières et uniques.

La psychothérapie institutionnelle :

Pour le psychiatre Jacques Hochmann : « La psychothérapie institutionnelle se donne pour objectif premier de restituer à la personne une capacité narrative ».
Il définit cette prise en charge comme un ensemble d’interventions (thérapeutiques, éducatives, pédagogiques, sociales, sportives et culturelles) qui cherche à recréer des possibilités d’échanges intersubjectifs. « Toute psychothérapie institutionnelle repose sur l’utilisation, dans un sens thérapeutique, des systèmes d’échanges existants à l’intérieur du lieu de vie, c’est-à-dire sur la verbalisation de ce qui se passe ».
Toujours pour Hochemann, « tout évènement de la vie quotidienne, du plus menu au plus important, doit y être raconté, entre les interlocuteurs du patient, au patient ensuite, qui doit s’entendre narré avant de pouvoir à son tour devenir narrateur. »

Ces modèles guident notre reconnaissance de la singularité de la personne et de la subjectivité de la souffrance psychique et du handicap.

Le langage au cœur de la thérapie :

Dans le cadre de la psychothérapie institutionnelle, le langage est au centre de la thérapie.
Ceci justifie largement la présence, d’une logopède (orthophoniste) dans l’équipe des Garances.
En effet, être ensemble et communiquer est un défi pour la personne vivant avec des troubles psychiatriques et/ou un handicap mental.

> Le rôle de la logopédie (orthophonie) dans la structure :

La logopédie est une discipline thérapeutique et rééducative ayant pour objectif principal le développement de la communication et du langage (oral et écrit).
Aux Garances, il s’agit de veiller à ce que les bénéficiaires puissent obtenir des aides et des outils qui favorisent leurs capacités individuelles de communication. Plus précisément, il s’agit de dresser un projet individuel pour que chacun puisse avoir des moyens de communication adaptés. En effet, il existe des moyens alternatifs et augmentatifs de communication (images, pictogrammes, cahier de communication, gestes…) qui peuvent soutenir le développement langagier de chaque résident.

> Un projet logopédique individuel :

La mise en place d’un projet adapté à chacun comprend nécessairement l’élaboration d’un bilan logopédique complet pour chacun des bénéficiaires. Il est indispensable de pouvoir objectiver les compétences individuelles de langage ou de pré-langage ainsi que les difficultés pour pouvoir dresser nos objectifs thérapeutiques et mettre en place des aides adaptées.

> Modèles de référence et lecture des troubles logopédiques :

Les modèles de référence en termes d’apprentissage et la lecture des difficultés des bénéficiaires suivent un guide référentiel précis.

Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent guider nos prises en charges. En effet, de nombreuses études ont démontré l’apport significatif des modèles comportementaux d’apprentissage.
Les thérapies ABA ont rencontré de grands succès auprès des personnes portant un handicap mental et ayant des difficultés de communication importantes. L’ABA privilégie l’enseignement de fonctions de communication variées et insiste sur la fonctionnalité des apprentissages. L’enseignement en milieu naturel y est donc priorisé. La motivation de l’apprenant est un préalable à tout apprentissage.

De cette approche, est issu le PECS (système de communication par échange d’images) qui est une méthode permettant de mettre en place une communication efficace en l’absence d’un langage oral fonctionnel. Ce système de communication par échanges de pictogrammes est très utile pour amorcer la communication et la renforcer. Il permet au sujet de pouvoir, dans un premier temps, faire des demandes, et, dans un second temps, d’émettre des commentaires.

Ce programme se réalise étape par étape avec la rigueur de toujours rester adapté aux difficultés de chacun. Nous partons toujours des centres d’intérêt des bénéficiaires en respectant leur rythme d’apprentissage qui dépend des capacités et des difficultés de chacun. Leur handicap est pris en considération mais ce sont surtout leurs compétences qui sont mises en avant et servent de base à la réalisation du programme.

> Accès aux soins des personnes non verbales

Une grande partie des troubles du comportement sont dues à des douleurs non identifiées, car les personnes sont dans l’incapacité de les verbaliser.
Les thérapies ABA sont aujourd’hui un référentiel éprouvé pour aider le bénéficiaire à exprimer sa douleur, et pour que le soignant parvienne à l’identifier et à cibler la problématique somatique de manière à apporter une prise en charge médicale adaptée et réactive.

Notre modèle thérapeutique :

Notre équipe a la mission d’assurer, à tous les bénéficiaires, une continuité des soins, au sein d’un hébergement « à taille humaine » prenant fortement en considération les relations interpersonnelles.

Les soignants et les administratifs transforment l’établissement en une institution thérapeutique. Il s’agit de créer différents lieux de rencontres, d’activités et de réunions.
La psychothérapie institutionnelle s’inscrit dans les moments forts de la vie quotidienne des habitants, comme les repas, les levés, les couchés. Ces moments sont des occasions privilégiées pour déclencher des échanges sociaux.

Le lieu de vie « Les Garances » permet aux bénéficiaires, grâce à des activités partagées  (ferme, équithérapie, soins des animaux, repas, sorties…) d’être accompagnés de manière individualisée, optimale et innovante. L’équipe pluridisciplinaire est attentive à son histoire et à ses difficultés.

Au sein des Garances, il n’existe pas un seul thérapeute mais un ensemble de soignants qui tous ensemble forment une véritable organisation sociale, avec ses règles, ses rituels, ses horaires et qui suivent la ligne de conduite de la psychothérapie Institutionnelle.
Notons que de telles règles se doivent d’être en continuelle évolution afin de s’adapter à chaque situation quotidienne, à chacun et aux changements de dynamiques de la structure de vie.

> Une équipe pluridisciplinaire de professionnels allant tous dans la même direction :

Nous sommes solidaires et bienveillants, et suivons tous le même cap.
Ainsi nous ne nous distinguons que très rarement par notre métier de base.
Nous sommes donc tous éducateur mais utilisons nos savoir-être et savoir-faire spécifiques à certain moment bien précis. En dehors de ceux-ci, nous sommes tous thérapeute au sens clinique du terme.

Les outils à notre disposition sont la neutralité bienveillante, les réunions et les synthèses.

> Se réunir pour parler entre intervenants

C’est essentiellement en réunion d’équipe que nous appréhendons globalement chaque bénéficiaire et sa singularité. C’est aussi dans ces réunions que nous veillons à ce que la maison reste bien conforme à sa fonction première : celle du soin, dans le sens de prendre soin de « la moindre des choses », au cœur de l’accompagnement au quotidien.

> Liens avec la thérapie systémique et intégration des familles au projet

La psychothérapie institutionnelle est très liée à la thérapie systémique, en ce sens qu’elle aborde la personne dans son tout.
Nous appartenons tous à une famille avec une histoire, et celle-ci est à prendre en compte dans l’interprétation des troubles et dans leur accompagnement.
L’intégration des familles dans la mise en œuvre des projets de vie individuels et collectifs est donc primordiale aux Garances.